Sea, sex and sun… La formule résume bien ce que représentent pour moi des vacances idéales. Et s’il fallait être exhaustif, je la compléterai par « soap », terme anglo-saxon qui signifie « échangisme ». Depuis que j’ai découvert le libertinage avec Julie, ma compagne, je rêve de séjours coquins avec elle. Plaisirs débridés sur des plages paradisiaques où l’on serait nus sous le soleil, ivresse des sens et polissonneries jusqu’à plus soif… Que celui qui n’en a jamais rêvé me jette la première bière !
Par Arnaud Ladeli
Ce désir-là, j’avais toutefois fini par le ranger au rayon des fantasmes, faute de pouvoir le réaliser. Jusqu’à ce que Julie me parle de ce club de vacances à Cancun au Mexique… D’après ce qu’on lui avait dit, ce complexe au nom évocateur – le Desire Resort – réussissait la combinaison magique de l’hédonisme et du raffinement, du sexe et de la liberté. Hôtel libertin et naturiste, réservé à des couples sans enfants, on y propose, paraît-il, des prestations exceptionnelles dans un cadre paradisiaque. Si c’est le scepticisme qui domine chez moi, Julie, elle, est déterminée. Surtout, elle semble très excitée à l’idée de tenter l’aventure. Il n’en faut pas davantage pour me convaincre. Voilà comment nous atterrissons à Cancun, un soir de printemps. Une voiture réservée par l’hôtel nous attend devant l’aéroport. Je suis dans un état d’excitation mêlé d’appréhension. Qu’en était-il réellement de cet hôtel original? Temple de la décadence ou lupanar pour barons blasés? Paradis pour nymphes dévergondées ou pension dorée pour retraités obèses? Je n’allais pas tarder à le découvrir. Pas moins de cinq employés Pour nous accueillir dans le grand hall de la réception… Après nous être acquitté de la facture du séjour, une hôtesse nous accompagne jusqu’à notre chambre qui donne sur la mer. Confortable, sans ostentation. La vue est magique. Sur la table, une bouteille de champagne. Ce que nous nommerons désormais « champagne » n’est en réalité qu’un vin blanc pétillant. Car la formule proposée par le Desire Resort est ce qu’on appelle du « all inclusive »: les consommations à volonté et les repas sont entièrement compris dans le forfait.
Une douche et deux coupes plus tard, nous voilà prêts à explorer les lieux.
Derrière notre chambre, se trouve le « lobby », magnifique espace en plein air autour duquel se trouve, d’un côté, un bar immense et de l’autre, de grands lits à baldaquin qui se balancent. Décor prometteur. Sauf que nous sommes seuls. Nous commandons deux margaritas. Je demande au serveur où sont les clients. « à cette heure-ci, ils dînent tous. » Il est 21 heures, nous décidons d’en faire autant. Il y a trois restaurants dans le complexe. Le premier est japonais, le deuxième international (avec une cuisine qui change tous les soirs) et le troisième se veut gastronomique; nous optons pour le dernier. Le cadre est soigné, le service impeccable, la cuisine plus que correcte. Quelques couples sont là qui finissent leur repas. La clientèle a plutôt belle allure. Après le repas, nous poursuivons la visite par la terrasse; l’endroit est fabuleux. Sous un ciel étoilé, un vaste jacuzzi le long duquel s’étend un superbe bar. De l’autre côté du toit, encore des lits à baldaquin. Décidément, tout est ici invitation au plaisir. Il n’empêche qu’une fois de plus, nous sommes seuls. Le barman nous explique que les clients sont tous à la discothèque. Bon… il semble que nous ne soyons pas dans le bon timing. Décision est prise de rectifier le tir dès le lendemain. En attendant, épuisés par le vol (12 heures) et le décalage horaire (8 heures), nous choisissons d’aller dormir.
Réveil matinal.
Après un Petit-déjeuner gargantuesque, nous nous écroulons sur un des matelas sur pilotis de la plage. Sable blanc, eau turquoise, soleil édénique… le pied! Mais le bord de mer est désertique et je commence à me demander combien nous sommes vraiment dans cet hôtel. Au plus bas de sa fréquentation, le Desire Resort compte, paraît-il, une cinquan- taine de couples. En pleine saison lorsque l’hôtel affiche complet, ce sont près de 150 couples qui sont accueillis. Mais depuis mon arrivée, j’ai vu plus d’employés que de clients. Qu’importe! à ce moment précis, j’ai surtout très envie de faire l’amour à Julie. Alors que je commence à la caresser, je remarque un petit écriteau au-dessus de notre matelas. Je lis l’inscription : « No sex on the beach ». Quoi? Je me lève dans un sursaut et hèle un serveur. Il m’explique que les relations sexuelles sont interdites ici car nous sommes sur une plage publique. « Et que se passe-t-il si j’enfreins le règlement? » Avec un sourire complice, il me répond que, dans ce cas, nous avons intérêt à être discrets. Merci du conseil mais pour l’instant, je vais me contenter d’admirer le paysage et les femmes qui viennent d’arriver. Sur le matelas voisin, une superbe brune, entièrement nue, se prélasse sous le soleil matinal. Un corps merveilleux, poitrine généreusement refaite (ce qui, sous ces latitudes, constitue un standard). Son compagnon fait la vigie lui aussi. Nous ne tardons pas à engager la conversation. Il s’appelle Carlos. Il est mexicain, naturiste et libertin. Avec Veronica, son épouse, ils viennent ici au moins 4 fois par an. Facile, ils ne sont qu’à 3 heures de voiture. Je lui dis que je trouve l’endroit très calme. « Vous plaisantez?, me lance-t-il. Vous n’étiez pas au jacuzzi hier soir? C’était vraiment très chaud! » Pas à 22 heures en tout cas. Carlos prend alors la peine de m’indiquer les horaires qui vont bien, que j’enregistre aussitôt dans mon agenda mental pour ne plus rater les temps forts: à partir de 11 heures, c’est autour de la piscine qu’il faut être. Bronzette, puis déjeuner suivi de farniente. à 17 heures, c’est l’apéro: tout le monde se retrouve au jacuzzi. 19 heures: les couples regagnent leur chambre pour se doucher et, pour la première fois de la journée, s’habiller (la nudité est interdite dans les restaurants). Dîner à 20 heures, puis soirée en discothèque. à partir de minuit, retour au jacuzzi. 3 heures du matin, chacun prend la direction de son lit. Sur le chemin de sa chambre, halte éventuelle au bar du lobby (ouvert 24 heures sur 24) qui propose, au cœur de la nuit, de délicieux sandwichs chauds, ou froids. 4 heures du matin: rideau.
Du naturisme à l’échangisme
Il ne faut pas confondre naturisme et échangisme. Le premier est un style de vie où la nudité peut concerner toute la famille et n’a aucune prétention sexuelle. Le second correspond à une pratique sexuelle qui ne se réalise qu’en privé. Si ces deux mondes sont bien distincts, ils peuvent aussi parfois se télescoper. Le plus grand camp naturiste d’Europe est celui du Cap d’Agde. C’est aussi le plus grand lieu de rencontres échangistes. Parmi les centaines de vacanciers accueillis chaque été, on trouve des populations très différentes. Dans la journée, de sages retraités ou des parents avec enfants. La nuit venue, place à la clientèle des nombreux clubs échangistes et autres commerces du sexe. La frontière qui sépare le naturisme de l’échangisme est donc parfois perméable. Certains hôtels l’ont bien compris qui mélangent les deux dans leurs prestations. Des formules qui ne font pas nécessairement recette, car dans ce domaine plus que tout autre, le libertin est exigeant. Il prétend à des codes de savoir-vivre bien précis, un partage sexuel certes, mais aussi social et culturel, esthétique et émotionnel.
Certains investisseurs l’ont parfaitement perçu. Et bien qu’étant étrangers à la culture échangiste, des promoteurs ont réussi à créer des lieux d’exception en partant d’un triple postulat. Premièrement : la nécessité d’érotiser le naturisme (ce qui passe par un raffinement poussé à l’extrême) pour encourager le libertinage. Deuxièmement: effectuer une sélection par le prix, ne serait-ce que pour assurer aux clients accueillis qu’ils seront en présence de couples de même niveau social. Enfin: ériger la liberté sexuelle au rang d’ultime privilège pour une clientèle aisée et anticonformiste. Ces promoteurs ambitieux ont ainsi investi, à coups de millions, dans des complexes originaux, situés dans des cadres touristiques d’exception pour attirer une clientèle huppée et internationale. Dans le monde, seuls trois d’entre eux ont tiré leur épingle du jeu: le Desire Resort de Cancun, l’Hedonism II et l’Hedonism III de Jamaïque, les plus chics et sérieux. En France, le Cap d’Agde, en plein cœur du camp naturiste, réussit à attirer une clientèle internationale. On vient d’Italie, de Suède, d’Allemagne, des États-Unis… pour partager, en journée, des moments coquins autour de la piscine avec du « beautiful people » et pour s’encanailler la nuit dans les clubs libertins alentours.
La suite de notre récit dès demain !
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