Déterminer la cause.
Un simple examen visuel suffit souvent à diagnostiquer une alopécie : des cheveux concentrés essentiellement sur les côtés et au-dessus du front dans la partie médiane, les parties mises à nues dessinant ainsi la lettre « M ». Mais restez vigilant si vos cheveux sont clairsemés sur l’ensemble de la tête (et pas seulement sur le sommet du crâne et au niveau des tempes). C’est souvent le signe de problèmes de santé sous-jacents. Vous pourriez souffrir de troubles hormonaux, comme un dysfonctionnement de la thyroïde ou d’une carence en fer ou en protéines. Selon Marc Avram, docteur en dermatologie et maître de conférences au Weill Cornell Medical College, «il ne faut pas nécessairement partir du principe que la cause est génétique». Et comme une calvitie patente est en général le résultat d’un processus lent, il est parfois difficile, sur un simple coup d’œil, d’en circonscrire les causes véritables. C’est pourquoi, afin d’écarter toute pathologie grave, il est recommandé de consulter un dermatologue dès que vos cheveux commencent à devenir plus fins.
La science à la rescousse.
Taches tenaces, kilos en trop, les télé-achats semblent avoir la réponse à tout. Mais question chute de cheveux, prenez garde aux solutions miracles ! Ne cédez pas à la tentation des shampoings ou des pilules magiques censés faire repousser vos cheveux. La plupart n’ont pas fait l’objet d’études cliniques sérieuses et en les achetant vous finiriez par non seulement continuer à perdre vos cheveux, mais aussi votre argent. Cantonnez-vous aux médicaments qui ont reçu le feu vert de l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) : le finastéride (Propecia) et le minoxidil (Rogaine). Si ces deux produits ont le mérite d’exister, veillez à ne pas fonder de faux espoirs sur leur efficacité. Ils serviraient davantage à garder les cheveux qui restent qu’à faire pousser ceux que vous n’avez plus. Le Propecia a pour effet de stopper la conversion de testostérone en DHT, mais il s’accompagne d’effets secondaires importants. Selon une étude publiée dans Journal of Sexual Medicine, il pourrait venir perturber les transmissions nerveuses entre le cerveau et votre pénis ; et donc entraîner des troubles de l’érection ou des baisses significatives de libido. Bien sûr, tous les sujets ne sont pas victimes de tels effets indésirables, mais si vous n’êtes pas prêt à courir de risque, optez pour une autre solution. Le Rogaine quant à lui stimulerait la pousse des cheveux, même si les scientifiques ne savent pas encore précisément comment. Pour être efficace, il doit impérativement être appliqué au moins 2 fois par jour sur une période de 6 mois minimum. Sachant que durant les deux premiers mois, l’application non continue du produit peut même à l’inverse provoquer la chute des cheveux. Pour des résultats visibles sur le long terme, ne jetez pas l’éponge au bout d’une semaine, même si le traitement est contraignant.
Changer de shampoing.
Si des douzaines de shampoing permettent à votre chevelure de seulement paraître plus abondante, un ingrédient, lui, lutterait efficacement contre la désertification capillaire : le kétoconazole. D’après des recherches menées à l’Université de Colombie-Britannique, au Canada, cet antifongique utilisé dans le traitement des pellicules réduirait la production de testostérone (et donc de DHT) dans les follicules capillaires et, par conséquent, préviendrait la chute des cheveux. Les chiffres rapportés dans une étude belge sont édifiants : les hommes ayant utilisé un shampoing avec une concentration de 1 % de kétoconazole deux à trois fois par semaine pendant 6 mois ont observé une réduction de leur perte de cheveux de 17 %. Utilisez ce type de shampoing en complément de votre traitement (Propecia ou Rogaine), tout particulièrement si vous avez des pellicules puisque celles-ci empêchent les médicaments de pénétrer le cuir chevelu. Soyez néanmoins attentif au dosage : guère plus d’une noix de shampoing deux à trois fois par semaine, au risque de rendre vos cheveux secs et cassants. Le reste du temps, utilisez un shampoing pour bébé non irritant.
Manger mieux.
Une bonne nutrition est indispensable si vous ne voulez pas ressembler à M. Propre. En effet, selon une étude indienne, éviter la friture permettrait de réduire l’activité de vos glandes sébacées, et de ce fait, la mutation de la testostérone en DHT. Les desserts, eux aussi, sont à consommer avec modération puisque le pic d’insuline consécutif à l’absorption de sucre pourrait déclencher une sécrétion plus grande de testostérone, prête à être transformée en DHT.
La greffe de cheveux.
En quelques années, les techniques ont énormément évolué. Les médecins ont définitivement abandonné l’implantation de touffes entières de cheveux… pour le plus grand bonheur de vos têtes, dont les cheveux greffés ressemblent désormais moins à des poils de brosse à dents qu’à la chevelure ondoyante de Laurent Delahousse. Aujourd’hui, deux options bien plus esthétiques s’offrent à vous. La première, la FUT (Follicular Unit Transplant), consiste à prélever dans la zone donneuse une bandelette de cuir chevelu et à la diviser ensuite en groupe de trois ou quatre cheveux qui seront réimplantés dans la zone dégarnie. L’inconvénient majeur de cette procédure reste la cicatrice légère mais visible, surtout si vous avez les cheveux courts. C’est une des raisons pour lesquelles de plus en plus d’hommes choisissent dorénavant la FUE (Follicular Unit Extraction). Avec cette technique, les unités folliculaires sont prélevées directement une à une de la zone donneuse à l’arrière du crâne. Cette option est désormais très largement répandue – aux États-Unis, elle est employée dans presque 95 % des cas – et présente un triple avantage : elle est moins douloureuse, la récupération est plus rapide et surtout elle ne laisse aucune cicatrice disgracieuse. En revanche, c’est une intervention est assez délicate et beaucoup plus longue que la FUT. Le chirurgien devra en outre tondre une zone plus étendue pour le prélèvement. Mais il vous sera relativement aisé de la dissimuler en vous laissant pousser les cheveux afin de la recouvrir ou en optant pour des cheveux très courts. Aucune des deux techniques n’est donnée ; attendez-vous à débourser entre 3 500 et un plus de 7 000 euros par séance selon le type d’intervention. Cherchez un chirurgien spécialisé dans les implants capillaires, sérieux et reconnu. Un médecin compétent vous proposera toujours, en plus d’une greffe adaptée à votre cas, un programme pour prévenir la chute des cheveux qui restent. Après l’intervention, résistez à l’envie de gratter les croûtes. La douche quotidienne suffira à les faire tomber d’elles-mêmes. De plus, pensez à hydrater la zone donneuse et évitez de faire de l’exercice de façon trop intensive pendant trois ou quatre jours. Une fréquence cardiaque élevée (130 pulsations par minutes) risquerait en effet de provoquer des saignements de votre cuir chevelu.
La luminothérapie.
En 1967, un scientifique décida d’exposer la peau rasée de souris à une source lumineuse pour déterminer si celle-ci pouvait provoquer des cancers. Il n’observa rien de tel, mais fut surpris de constater une accélération de la repousse des poils des rongeurs. Ceci conduisit au développement du traitement des alopécies faibles ou modérées par luminothérapie (la zone à traiter est exposée à une lumière de faible intensité). Dans une étude coréenne récente, les sujets souffrant de perte de cheveux et portant régulièrement un casque laser à domicile auraient vu, après vingt-quatre semaines d’utilisation, une augmentation de l’épaisseur de leurs cheveux de 22 % et une densification capillaire de 15 %. Si certains médecins proposent ce genre de traitement, vous pouvez aussi investir dans un modèle portable, comme le LaserCap, sorte de scalp lumineux facile à cacher sous une casquette. Vous pourrez vous le procurer pour la coquette somme de 2 000 euros, ce qui est cher, mais ce qui correspond plus ou moins à trois ans de Propecia. Plus accessible pour votre porte-monnaie : le Nutreve Personal Hair Therapy Laser (un peu moins de 400 euros).
Virage à 180 degrés°.
Face à la calvitie, les hommes adoptent trois stratégies différentes : compenser en surinvestissant le physique, quitte à se jeter à corps perdu dans le sport ou à devenir une vraie fashion victime, contourner le problème en évitant les miroirs, ou le regarder bien en face et l’accepter. Selon une étude allemande, l’acceptation engendrerait beaucoup moins de stress que les deux autres stratégies. Pour l’auteur de cette étude, le professeur Dirk Kranz, il est indispensable de changer votre vision de la calvitie : «Il faut cultiver cette différence et l’appréhender comme un signe de maturité plutôt que de vieillissement. »
Les adieux au peigne.
Arrêtez de focaliser sur ce qui n’est plus, dites au revoir à votre peigne et adoptez le look de Bruce Willis. Dans 9 cas sur 10, la boule à zéro vous ira mieux. De plus, selon des recherches menées par l’université de Pennsylvanie, le crâne rasé changerait la perception que les autres ont de vous. Vous paraîtriez plus grand, plus viril… et plus fort aussi ! Toujours d’après cette étude, avec la boule à zéro, on vous estimerait capable de soulever 13 % plus de fonte qu’avec des cheveux… Sachez aussi que, si le cheveu filasse peut rebuter, le crâne rasé est lui un vrai aimant à femme. Vous hésitez encore ? Commencez par tondre avec un sabot de 9 millimètres, et continuez progressivement.
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