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Les légumes ? Gorgez-vous-en ! Les rapports sexuels? Pratiquez-les à volonté ! Par contre, faites preuve de modération pour certaines choses censées vous faire du bien, dont le café : illustration avec ces cinq exemples. PAR JIM GORMAN
Notre « petit noir » a des vertus qui sont loin d’être éphémères. En effet, des travaux récents suggèrent l’existence d’un lien entre sa consommation et une diminution des risques de maladie d’Alzheimer, de cancer du foie et de cancer de la prostate. Pourtant, on peut développer une addiction à cette boisson et à ces effets stimulants si l’on avale plus de 300 mg de caféine par jour (un café Starbucks de 35 cl en contient 260 mg). Une étude britannique réalisée en 2010 indique qu’à mesure que le corps s’adapte à une ingestion régulière de café, le système nerveux central (régulateur de la fatigue) passe sous l’emprise de la caféine : comme il devient plus sensible, on se sent apathique quand on est en manque de café. L’excitation et le dynamisme que manifestent les accros à la caféine ne sont que la conséquence
de l’atténuation des symptômes de « manque » caractérisés par une sensation de fatigue marquée.
RÉPARTISSEZ VOTRE DOSE
Régulez votre apport journalier. « Mieux vaut échelonner la consommation de café sur la journée afin d’éviter un surdosage, conseille James D. Lane, directeur du laboratoire de psychophysiologie au centre médical de la Duke University. C’est l’augmentation soudaine du taux de caféine dans le sang qui crée les problèmes. » Si vous buvez habituellement 35 cl de café au petit déjeuner, limitez-vous à la moitié et buvez l’autre moitié après le déjeuner.
On sait qu’un déficit de sommeil peut entraîner une prise de poids et une baisse de l’acuité intellectuelle, et augmenter le risque de maladie cardio-vasculaire. Dans ce cas, la solution est-elle de passer son temps à dormir? La réponse est non. Une étude parue en 2010 dans la revue Sleep rapporte que, chez les hommes dormant 9 heures par jour, le risque de cardiopathie augmentait de 43 % en comparaison avec ceux
qui se bornent à 7 heures de sommeil, et ce quels que soient l’âge, l’IMC, l’activité physique, la consommation d’alcool et les maladies préexistantes. Toutefois, si vous faites partie de la minorité des gros dormeurs, vous n’avez aucune inquiétude à avoir… à condition de vous sentir revigoré au réveil. « Si vous êtes encore somnolent au lever, il se pourrait que la qualité de votre sommeil soit affectée par des facteurs tels que l’apnée du sommeil ou le syndrome d’impatience des membres inférieurs, explique le Dr Clete Kushida, directrice du Stanford Sleep Medicine Center. Comme ces troubles fragmentent le sommeil, on éprouve le besoin de dormir plus longtemps. » Si vous pensez que c’est votre cas, votre médecin peut vous prescrire des examens, notamment un bilan de sommeil.
UN RÉVEIL PLUS FACILE
Si vous dormez tout simplement trop, branchez une minuterie sur votre téléviseur pour vous réveiller : la conjugaison de la lumière et du bruit est plus efficace que la sonnerie d’un réveil ordinaire, affirme le Dr Christopher Winter, conseiller pour Men’s Health et directeur du Centre des troubles du sommeil de l’hôpital Martha-Jefferson à Charlottesville, en Virginie. « Cela vaut mieux que de laisser les rideaux ouverts. La luminosité stoppe la production de mélatonine (l’hormone du sommeil) par le cerveau et celui-ci est davantage perturbé par la lumière toujours changeante de la télévision que par une lumière fixe. »
« Sachez utiliser les bons outils. » Si seulement certains docteurs tenaient un peu mieux compte de cette recommandation! Bon nombre d’entre eux s’obstinent à vouloir planter des clous avec un tournevis, autrement dit à prescrire des antibiotiques (destinés à vaincre les infections bactériennes) pour combattre les maladies causées par les virus. « Quand un médecin ne veut pas commettre d’erreur parce qu’il y a un léger risque d’infection bactérienne ou parce que le patient insiste, il y a de fortes chances qu’il prescrive des antibiotiques », souligne Lauri Hicks, directrice d’une campagne d’information sur les antibiotiques. Les infections des voies respiratoires supérieures sont un exemple classique : elles se soldent par la prise de 75 % de tous les antibiotiques prescrits par les médecins alors qu’elles sont d’origine virale dans 90 % des cas. Le danger est que cet emploi excessif des antibiotiques peut provoquer une adaptation des bactéries à évolution rapide comme la bactérie NDM-1 ainsi que des infections cutanées à staphylocoques. Par ailleurs, les antibiotiques peuvent détruire des bactéries bénéfiques présentes dans notre organisme.
LE BON REMÈDE
Demandez à votre médecin si vous pouvez guérir sans recourir à des médicaments ou si un antibiotique de première intention (comme l’amoxicilline ou la pénicilline) serait plus adapté qu’un antibiotique à spectre large (comme l’azithromycine). « On a tendance à croire que les antibiotiques les plus récents sont plus efficaces. Or ce n’est pas forcément vrai, précise le Dr Hicks. La bonne vieille pénicilline constitue toujours un traitement d’attaque important et laisse la voie ouverte à d’autres options médicamenteuses ultérieures. »
Quand leurs genoux et leurs muscles leur font trop mal, les sportifs blessés impatients de guérir font le plein d’ibuprofène. Et si la dose recommandée de 400 mg, censée soulager merveilleusement les douleurs et réduire les œdèmes, ne produit pas tout à fait l’effet escompté, ils en prennent encore deux comprimés. Ma foi, tant qu’on y est, pourquoi ne pas se prémunir à l’avance contre les douleurs en avalant un demi-tube de cet antalgique avant un jogging ou un match de basket? C’est ce raisonnement qui fait que certains se gavent de comprimés d’ibuprofène comme s’il s’agissait de simples Tic Tac! L’ibuprofène vient en tête de toute une cohorte d’antalgiques appartenant à la classe des anti-inflammatoires non stéroïdiens, dits « AINS ». Ces médicaments freinent la sécrétion des prostaglandines, hormones médiatrices de la douleur et de l’inflammation. Toutefois, lorsqu’ils sont utilisés régulièrement ou à titre préventif, ils empêchent ces hormones d’assurer une tâche essentielle, à savoir la régénération du collagène, élément constitutif de nombreux tissus. En conséquence, ils ralentissent la guérison des lésions du squelette, des ligaments et des muscles ou le développement de ces tissus, explique Stuart
T. Warden, professeur adjoint au département de physiothérapie de l’université de l’Indiana, ajoutant que « la prise d’ibuprofène avant une séance ne réduira pas les courbatures et peut, en fait, nuire à l’efficacité de l’entraînement. » En outre, les AINS inhibent la cyclo-oxygénase, enzyme qui semblerait avoir un effet protecteur sur les parois du cœur et de l’estomac, d’où augmentation du risque de crise cardiaque chez les sujets prédisposés ainsi que des nausées, diarrhées et saignements gastro- intestinaux.
SOULAGEZ LA DOULEUR
Arrêtez de vous rabattre automatiquement sur les AINS et filez plutôt à la piscine une fois votre entraînement terminé. « Une gymnastique douce, comme l’hydrothérapie, constitue la meilleure option contre les courbatures. Donc, marcher ou courir dans une piscine pendant 20 minutes est finalement ce qu’il y a de mieux », explique Warden. Ces mouvements atténuent l’accumulation des liquides organiques à l’origine des douleurs.
BON/MAUVAIS # 5 Les antioxydants
Haro sur les radicaux libres, source de tous les maux! On pense que ces molécules qui endommagent nos cellules contribuent au développement de l’arthrite, du diabète, des AVC, du cancer et des maladies du cœur. Heureusement, les antioxydants sont l’antidote miracle qui vient à notre secours : ceux que nous apportent le bêtacarotène et les vitamines C et E attaquent et neutralisent les acteurs du stress oxydatif. Dans une étude menée sur des jeunes gens ayant suivi un protocole d’entraînement de quatre semaines, des chercheurs allemands ont constaté une amélioration de la sensibilité à l’insuline, effet bénéfique de l’exercice physique permettant d’éviter la survenue
du diabète de type 2. Cet effet n’a pas été potentialisé par une supplémentation en vitamine C et E administrée à un autre groupe ayant suivi le même protocole.
LAISSEZ FAIRE LA NATURE
Une alimentation équilibrée devrait vous assurer un apport adéquat en antioxydants. Elle vous garantira aussi d’autres bienfaits encore mal connus et vous évitera une surconsommation d’antioxydants achetés dans le commerce. « Il y a peut-être quelque chose dans les aliments complets qui fait que les nutriments sont mieux absorbés ou mieux utilisés qu’ils le sont avec une supplémentation », souligne le Dr Katherine Zeratsky de la Mayo Clinic.
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