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De quoi alimenter la conversation et captiver les foules avec des anecdotes croustillantes durant les troisièmes mi-temps des matchs du Tournoi des VI Nations 2017
Arbitre en fuite
Le 1er janvier 1913, alors que les tricolores lancent le Tournoi en recevant l’Écosse au Parc des Princes, ils se prennent une véritable branlée (3-21) devant un public qui, ignorant les règles du rugby, s’en prend à l’arbitre anglais, accusé d’avoir constamment sanctionné les joueurs français. Protégé par les joueurs des deux camps alors que la foule surexcitée envahit le terrain au coup de sifflet final, il se réfugiera dans les vestiaires et s’habillera à la manière d’un Français pour s’enfuir du stade incognito.
Pustules et joyeux Noël
Frappé par une violente épidémie de varicelle, le Pays de Galles voit son match prévu le 10 mars 1962 en Irlande reporté au 28 avril. Hélas, un mois et demi plus tard, le virus est toujours aussi actif. La rencontre se jouera finalement le 17 novembre, soit près de sept mois après la date prévue, mais également sept mois après que la France ait été proclamée vainqueur du Tournoi. Les Irlandais et les Gallois, qui n’étaient plus en course pour la victoire, firent match nul 3-3 et terminèrent derniers du Tournoi.
5 bouteilles, sinon rien
Depuis 1993, un trophée est remis chaque année au vainqueur du Tournoi, qu’il ait réalisé le grand chelem ou non. Malin, l’orfèvre ayant dessiné la Coupe, James Brent-Ward, n’a pas oublié que le rugby était le sport de la 3e mi-temps : le trophée peut contenir très précisément l’équivalent de cinq bouteilles de champagne, en référence au nombre d’équipes engagées à l’époque dans le Tournoi.
La France exclue pour violence
De 1883 à 1909, le Tournoi se disputait entre les quatre nations des îles Britanniques. Si la France fut admise en 1910 – la compétition prenant alors le nom de Tournoi des V Nations –, les tricolores furent exclus en 1931 pour quatorze longues années. À l’origine du bannissement, la violence du combat que se livrèrent Français et Gallois le 21 avril 1930 à Colombes. S’ils avaient remporté le match, les tricolores se seraient adjugé leur premier titre dans le V Nations. Hélas, non seulement les visiteurs gagnèrent (0-11), mais le président de la Fédération galloise, rejoint par ses homologues britanniques, trouva dans ce match un prétexte pour dénoncer la violence du jeu français, et obtenir l’exclusion de la France. Officiellement réintégrés en 1939, les tricolores devront attendre 1945 pour pouvoir rejouer dans le cadre du Tournoi.
Un pont avec le bridge
L’expression « grand chelem » ne vient pas du rugby mais du bridge, où elle désigne une partie dans laquelle l’un des joueurs fait l’intégralité des plis. C’est à un journaliste du Time que revient la paternité de l’utilisation de ce mot pour désigner une équipe gagnant le Tournoi après avoir remporté tous ses matchs. C’était le 16 mars 1957, avant une victoire de l’Angleterre face à l’Écosse. Ce jour-là, le XV de la Rose avait remporté un 7e grand chelem.
Tous vainqueurs
Fait unique dans les annales du Tournoi, en 1973, les cinq équipes ont terminé la compétition avec le même nombre de points, chacune ayant gagné et perdu deux matchs. Depuis l’intégration de l’Italie en 2000, le Tournoi oppose six nations et non plus cinq, rendant impossible un tel résultat.
Les femmes dans la mêlée
Né en 1996, le Tournoi féminin se dispute tous les ans en même temps que celui des hommes. Il n’opposait au début que les Anglaises, les Galloises, les Irlandaises et les Écossaises, avant que la France ne fasse son entrée en 1999. L’Espagne a rejoint le Tournoi en 2000, avant de le quitter en 2007 au profit de l’Italie.