9 façons dont le cannabis peut améliorer (ou non) vos performances athlétiques – Coach Magazine France

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Le cannabis est-il une drogue miracle qui améliore les performances athlétiques comme on peut parfois le lire ou ses effets secondaires négatifs prennent-ils le pas sur les avantages qu’il présente ?

9 façons dont le cannabis peut améliorer (ou non) vos performances athlétiques

Nous nous sommes entretenus avec plusieurs experts en médecine et en fitness ainsi qu’avec des personnes faisant partie de l’industrie du cannabis sur la façon dont la marijuana pouvait potentiellement être bénéfique ou impacter de façon négative notre pratique du sport.

Avantage 1 : le cannabis réduit l’inflammation

La réduction des inflammations musculaires et des articulations est l’un des aspects les plus prometteurs de la recherche sur le cannabis. De nombreuses études ont démontré que le CBD, le cannabinoïde non psychoactif de la marijuana, aidait à soulager les inflammations. Aujourd’hui, les chercheurs s’intéressent à sa potentielle capacité à traiter les maladies auto-immunes comme la maladie de Crohn, le lupus ou le psoriasis.

C’est pour cette raison qu’Adam Brous, professeur de yoga certifié et fondateur de Ganja Guru Yoga à Denver dans le Colorado, utilise la marijuana lors de ses cours et la recommande à ses clients. « J’ai travaillé avec des athlètes pour qui le cannabis a été une aide précieuse. Elle les aide à soulager les douleurs et les inflammations des muscles et des tissus conjonctifs ainsi qu’à récupérer après une blessure ou une opération ».

Pour les athlètes qui veulent bénéficier des propriétés anti-inflammatoires du CBD sans le fumer ni se défoncer, Brous recommande les produits topiques. « Les produits topiques et les teintures en doses hautement concentrées sont incroyables pour une récupération locale ciblée ».

Jamie Feaster, ancien perchiste en Division I et actuel vice-président d’Eaze (une startup de livraison de marijuana), s’est également tourné vers le CBD pour ses propriétés anti-inflammatoires lorsqu’il a été victime d’une rupture du tendon d’Achille.

« En tant qu’athlète actif, c’était une blessure dévastatrice et j’étais ouvert à l’exploration de solutions de médecine alternative pour m’aider à guérir. La lotion à base de CBD m’a vraiment aidé à comprendre les bienfaits que le cannabis pouvait offrir. Le CBD est ma forme préférée car elle offre les meilleurs résultats en matière de propriétés guérissantes et anti-inflammatoires ».

Avantage 2 : soulage la douleur

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En plus de ses propriétés anti-inflammatoires, il a également été démontré que le cannabis pouvait soulager la douleur. C’est un aspect de la recherche sur le cannabis qui a montré de nombreux résultats positifs. La marijuana peut soulager les douleurs allant des douleurs chroniques aux spasmes musculaires. Bonne nouvelle pour quiconque cherche des alternatives aux dangereux opiacés.

Zach Scioli, entraîneur au DIAKADI Fitness de San Francisco, est un défenseur des thérapies à base de marijuana pour aider à la récupération musculaire et pour soulager les douleurs liées aux blessures. Ça n’a pourtant pas toujours été le cas.

« Les normes sociales avaient forgé mon opinion sur la marijuana, mais pas besoin de creuser bien profond pour trouver que les composés du cannabis sont anti-inflammatoires, antioxydants et aident à réduire le stress et la douleur, explique-t-il. Après avoir souffert d’une hernie discale dans le bas du dos, il s’est retrouvé cloué au lit pendant des semaines à avaler un cocktail d’antidouleurs. « Puisque je devais prendre de forts anti-douleurs, j’ai réalisé qu’ils étaient très addictifs et potentiellement toxiques. J’ai essayé l’huile de CBD et les extraits de THC de qualité pour gérer la douleur et les inflammations. En y repensant, c’était le meilleur choix que je pouvais faire ».

Christopher Louie, fondateur de Made in Xiaolin (une startup basée dans le Colorado), a vécu une expérience similaire, même si sa blessure était plus grave. Selon lui, c’est la marijuana qui lui a sauvé la vie. « Ma passion pour le cannabis a commencé quand j’ai remplacé les opiacés que je prenais pour une blessure par arme en 2003 ». On lui avait prescrit une gélule puissante de morphine connue sous le nom de Kadian et entre deux prescriptions, son médecin l’a mis sous Neurontin, ce qui l’a rendu suicidaire. « Depuis que je me traite avec du cannabis, j’ai appris que non seulement cela aidait à soulager la douleur physique, mais aussi que ça aidait sur le plan mental. Ma qualité de vie s’en est trouvée grandement améliorée ».

Avantage 3 : traite les spasmes musculaires

Un autre aspect de l’application médicale du cannabis, c’est le traitement des spasmes musculaires. Il a été démontré que le cannabis avait des résultats positifs dans le traitement des spasmes musculaires associés à des maladies comme la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson. Ses avantages pourraient également s’étendre aux athlètes qui souffrent de spasmes. « Des études ont été menées chez les rongeurs et ont démontré des effets bénéfiques en matière de récupération musculaire et de réduction des spasmes musculaires, probablement grâce à ses propriétés anti-inflammatoires », explique Erich Anderer, chef du département de neurochirurgie au NYU Langone Hospital à Brooklyn.

Cela étant dit, les applications du cannabis sur la santé constituent une nouvelle zone d’étude. Anderer déclare que les scientifiques ont besoin d’effectuer plus de recherches sur les athlètes qui ne souffrent pas de ces maladies. « Je ne connais aucun rat qui fait du CrossFit. Il faut donc mener plus de recherches avant de pouvoir recommander le cannabis pour cet usage. Le problème, c’est qu’il n’y a aujourd’hui aucune preuve scientifique que cela fonctionne sur les humains ».

Avantage 4 : améliore le sommeil

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Ce n’est pas un secret, le trouble de stress post-traumatiques entraîne le sommeil, mais des études ont également démontré qu’il pouvait aider les personnes souffrant d’apnée du sommeil et même supprimer les rêves, ce qui est une bonne chose pour les personnes souffrant de TSPT. En attendant, le CBD peut aider à lutter contre les troubles lors du sommeil paradoxal (quand les personnes vivent leurs rêves) et la fatigue en journée. Tout le monde connaît l’importance du sommeil pour le fitness. Cela peut donc présenter des avantages importants en matière de performance sportive.

« Je recommande le CBD à presque tous mes clients pour dormir, déclare Scioli. Il diminue grandement le niveau de stress, ce qui améliore la qualité et la durée du sommeil ».

Cependant, les effets de la marijuana sur le sommeil ne sont pas que positifs. Une petite étude a démontré que les jeunes adultes qui prenaient du THC avant de se coucher dormaient normalement, mais se réveillaient en se sentant plus fatigués et en ayant la sensation d’avoir des problèmes de mémoire. Cette même étude a démontré qu’un mélange de 5mg de CBD et de 5mg de THC résultait en un sommeil d’étape 3 moins long, mais en de meilleures performances le lendemain sur plusieurs tâches.

Autre avantage : la marijuana peut être une alternative aux médicaments traditionnels pour le sommeil qui peuvent devenir addictifs et avoir de nombreux effets secondaires. « Eaze a récemment lancé un sondage qui a démontré que 95% des répondants utilisaient le cannabis pour les aider à réduire leur consommation de somnifères et de médicaments contre l’anxiété », annonce Feaster.

Avantage 5 : améliore l’acuité mentale

Contrairement à la croyance populaire, la marijuana peut ne pas avoir d’effet néfaste sur les fonctions cérébrales. Ça pourrait même être le contraire. Selon une étude menée en juin 2017 et publiée dans Nature Medicine, de faibles doses régulières de THC peuvent restaurer la fonction cognitive chez les souris âgées. De nombreux experts fitness avec qui nous nous sommes entretenus nous ont déclaré que l’herbe les avait aidés à être dans la « zone » lors de leurs séances d’entraînement.

« Le cannabis m’a aidé à améliorer mon jeu mental et ma concentration, déclare un de ces athlètes. Au début, le cannabis m’a aidé à réduire mon anxiété, à rester calme et concentré sur une seule tâche. J’ai ensuite remarqué que le cannabis agissait comme un catalyseur pour parvenir à un état de méditation crucial pour réussir sur le plan sportif ».

Risque 1 : abîme les poumons

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« La marijuana peut grandement impacter les performances athlétiques si vous la fumez, explique Anderer. Il a été démontré qu’elle était liée à des dommages structurels dans les poumons, voire au cancer, même si les preuves ne sont pas aussi probantes que celles contre les cigarettes ».

Tous les athlètes savent que des poumons en bonne santé sont essentiels pour le fitness. Ils devraient donc éviter de fumer quoi que ce soit.

Scott Chipman, directeur de Citizens Against Legalizing Marijuana, cite le manque de régulation sur la production de marijuana comme l’une des raisons clés pour lesquelles il y est opposé. « La fumée de marijuana est inscrite en Californie comme élément cancérigène et contenant quatre à cinq fois la quantité de toxines, d’irritants et d’éléments cancérigènes contenue dans la fumée de tabac et 20 fois plus d’ammoniac, un poison, déclare-t-il. Une étude récente menée par l’UC Davis sur des extraits de marijuana de Californie du sud a démontré que 93% des extraits testés étaient positifs aux polluants comme les pesticides ».

Bien sûr, les polluants présents dans l’air ne sont pas nécessairement exclusifs à la marijuana, et tous les produits à base de marijuana ne sont pas fumés. Le danger est pourtant présent.

Risque 2 : altère les facultés motrices

Ce n’est pas un secret, comme tous les stupéfiants, la marijuana peut altérer les facultés motrices.

« L’utilisation du cannabis peut parfaitement altérer la prise de décision et la coordination motrice, ce qui peut rendre certaines activités, comme la conduite, plus difficiles », déclare Jeff Chen, directeur du Cannabis Research Initiative à l’Institut Semel de neurosciences et de comportement humain de l’UCLA.

Même si Feaster croit aux propriétés de la marijuana, il note que certaines activités physiques ne devraient pas être réalisées sous son influence. « La marijuana peut être un très bon supplément pour la récupération après une séance d’entraînement, mais je ne recommande pas d’utiliser de forts taux de THC quand vous faites du saut à la perche ! ».

Scioli ajoute : « le THC ne devrait pas être utilisé juste avant la réalisation d’exercices de résistance. Il diminue notre vitesse de réaction et notre stabilité, ce qui est essentiel quand on soulève des objets lourds ».

Dans la même veine, des recherches ont démontré qu’il existait des preuves selon lesquelles, même si la marijuana peut restaurer les fonctions cognitives chez les utilisateurs les plus âgés, elle peut créer des dégâts dans le cerveau en développement d’un adolescent. « L’utilisation du cannabis durant l’adolescence est liée à de moins bonnes performances neurocognitives, à des changements dans la structure cérébrale et à des altérations des fonctions cérébrales, explique Chen. On ne peut cependant que démontrer la corrélation et non la causalité ».

Risque 3 : augmente le risque de souffrir de dépression chronique

« En médecine, lorsque nous considérons l’utilisation thérapeutique d’un composé, nous voulons nous assurer que les avantages sont plus nombreux que les risques…et le cannabis présente des risques pour la santé », déclare Chen. L’un des risques de l’utilisation du cannabis est un risque accru de dépression. « Un usage lourd à long terme du cannabis est lié à un risque plus important de troubles psychiatriques comme l’anxiété, la dépression ou la schizophrénie ».

La dépression peut avoir un impact négatif sur le fitness en diminuant la motivation et en causant de nombreux effets secondaires physiques. La dépression et le stress augmentent le taux de cortisol dans le corps, ce qui peut mener à une prise de poids, à un système immunitaire affaibli, à des fluctuations du taux de sucre dans le sang et à des problèmes gastriques.

Risque 4 : augmente le risque d’être victime d’une attaque cardiaque

La marijuana est liée à un risque plus élevé d’attaque cardiaque dans l’heure qui suit sa consommation. Associé à un effort physique (l’un des déclencheurs principaux), faire des exercices sous l’influence du cannabis peut être dangereux.

Toute personne qui présente des antécédents cardiaques devrait consulter un médecin avant de commencer un régime fitness. Elle devrait également éviter la marijuana.