FREE ! Nagez libre – Men's Fitness Magazine

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En délaissant la piste et les bassins pour se frotter aux espaces naturels, vous changerez votre pratique. Un moyen de progresser dans votre discipline, d’améliorer votre forme mais aussi de mieux vous connaître. Explications

« Ce n’est jamais la même session. En bassin, ce sont les mêmes circonstances, les mêmes longueurs, lignes et virages. L’eau libre, c’est la liberté. » Une tautologie qui n’effraie pas Marc-Antoine Olivier, spécialiste de la nage en eau libre, 12 fois champion de France et médaillé de bronze aux JO de Rio. Il faut dire que les bons résultats des Français dans les compétitions internationales (dont Aurélie Muller, championne du monde) ont bien boosté le nombre de pratiquants. Un constat partagé par Stéphane Lecat, directeur des équipes de France de l’eau libre à la Fédération nationale de natation. « On a vu une augmentation de 20 % de participants en trois ans sur les différentes compétitions. On sent aussi que les gens veulent revenir à l’essentiel, au contact de la nature, mais avec de l’encadrement, car celle-ci peut être capricieuse, voire impitoyable. Même si la natation “classique” possède de nombreux atouts, faire un effort dans un lac entouré de montagnes ou à la découverte de calanques est nettement plus agréable… » Dépaysant, même !

3 bonnes raisons de nager free

1 – Se relâcher 

Pas de lignes d’eau, de nage en épingle ou de nageurs à doubler. C’est vous, et le (grand) bleu. Il n’y a plus qu’à se saisir de l’espace pour dérouler et défouler sa nage. Ceci est nettement moins vrai en compétition, où l’on doit vérifier les échappées et checker tous les 3 mètres la bouée loin devant soi.

2 – Prendre du recul

À l’entraînement, les automatismes deviennent mécaniques, la solitude du nageur reprend ses droits. La tête dans l’eau, isolé du monde, on n’entend guère que le clapot contre le bonnet. Une fois le rythme calé, c’est justement en pleine course le moment de dézoomer de l’enjeu, et de faire le point sur votre vie, vos objectifs, vos besoins profonds.

3 – Sortir de sa zone de confort

Selon les conditions (vents, courants), l’eau peut être à 16 °C, ou à 25 °C ! Ajoutez les courants, les vagues, la faune et la flore (algues, méduses…) pas toujours très conciliantes… Même si la portance du sel et la combi facilitent la nage, l’eau libre n’est pas de tout repos !

5 conseils pour s’y mettre

avec Marc-Antoine Olivier, nageur en eau libre

Hydratez-vous : en milieu fermé, on peut boire à chaque longueur. Un effort prolongé dans une rivière ou un lac doit s’anticiper plusieurs jours et plusieurs heures avant afin d’être correctement hydraté. Certains fabricants de boisson de l’effort comme OVERSTIM.s ont fabriqué de petites « topettes » que l’on cale sous le maillot pour quelques gorgées.

Nagez collectif : plutôt à deux que tout seul ! Par exemple, avec votre meilleur pote nageur, ou une personne qui reste au bord en cas de pépin ou qui vous accompagne en canoë ou en petit bateau à moteur. Sinon, optez pour le « Restube », une petite bouée très légère qu’on accroche à la ceinture pour être visible des autres et pouvoir se reposer en cas de crampes.

Sécurisez votre session : checkez les conditions météo, la température de l’eau, la force du vent, les courants éventuels, au besoin en parlant avec les locaux si vous débarquez ! Enfin, si vous êtes seul, ne partez pas au large et restez dans la zone des 300 mètres de baignade en mer ou en lac.

Mettez de l’huile : enduisez-vous de graisse à traire ou de vaseline sur les zones exposées aux frottements : épaules, aisselles, nuque, entrejambe.

Allez-y progressivement : débutez plutôt en bassin, pour éviter d’être trop perdu en eau libre, puisque les repères (faune, flore, conditions météo) changent à chaque fois. Ensuite, même si la combinaison améliore la portance, commencez par des distances faibles (de 500 à 1 000 mètres selon le niveau) pour vous inscrire dans un sentiment de réussite et de facilité. Réservez la « lutte » pour les compétitions ! Commencez par un lac ou un bassin d’aviron, protégé du vent et des vagues.

Charles Brumauld