J'ai fait le Garmin Triathlon de Paris ! – Coach Magazine France

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© C. Guiard

Dans la chaleur de la Ville Lumière, je suis venu à bout des 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de running. C’était au Garmin Triathlon de Paris, avec la team Compex. Je vous emmène ?

J’ai fait le Garmin Triathlon de Paris !

Par Charles Brumauld.

Epreuve incontournable (ou presque) du calendrier, le Garmin Triathlon de Paris accueillait le 1er juillet dernier près de 4000 participants plus ou moins affutés pour l’occasion. Pour ma part, c’était moins que plus. Je sortais d’une période de révisions, d’examens (et de relâche après !) . Je m’étais peu préparé si ce n’est quelques séances de Compex sans fil, avec lequel j’ai pu peaufiner mon gainage et ma récupération, sans oublier des séances de capillarisation avant la course pour optimiser le débit sanguin. J’y allais donc presque en confiance. C’est une distance plutôt courte, puisque j’avais comme seule référence à mon actif, le Triathlon de Cannes (2 km swim, 100 de vélo, 16 de running). C’était sans compter un paramètre majeur : le mercure, qui a affolé mes compteurs. Swim, cycle, run, repeat ?

© SIF-Delightphoto.fr

Swim

En théorie : 1,5 km de natation, dans le bassin de la Villette et le canal de L’Ourq. Une longue ligne droite (et quelques algues). Ancien nageur, j’étais sorti dans les 200 premiers à Cannes, sur une distance de 2 km. En confiance, donc. Mauvaise surprise en arrivant le matin au parc à vélo : la température du bassin est à 23,8 degrés. Trop chaud pour enfiler une combinaison. Exit ma belle combi Orca en néoprène, laquelle me procurait une glisse de folie. Je nagerai donc en tri fonction, une combi shorty que l’on garde pour la natation, le vélo et le running. Avantage : moins de temps de transition, car une combi de natation ne s’enlève pas en deux secondes quand on n’est pas pro !

 En vrai : l’eau est fraiche, 24 degrés, parfait pour nager et tracer. Je me place dans les 500 premiers pour partir vite, sur le côté pour ne pas être gêné. Top départ ! Comme toujours, les coups pleuvent, on se nage dessus et…on perd du temps ! Peu échauffé, j’ai du mal à placer ma nage, à trouver mon souffle, mon rythme. Je bois deux tasses, dont une de trop. Je finis la natation en 29 minutes. 4 minutes de plus que mon objectif. Pas satisfait. La transition se passe sans encombre.

© Julien Crosnier FFTRI

Cycle

En théorie : 40 kilomètres sur un superbe parcours. Contournement de la Butte Montmartre, puis Bois de Boulogne, quais de Seine et Champ-de-Mars pour attaquer le running. Cette partie s’annonce difficile. La distance est relativement courte, avec peu de dénivelé, mais le vélo, c’est le cœur de la course, là où se creusent les écarts.

© C. Guiard – Triathlète Mag

 En vrai : sous les pavés, la plage. Sur les pavés, la galère. Il faut s’extirper d’un kilomètre sur les pavés avant de pouvoir rouler vraiment. Je commence à me faire doubler par des mecs aux cuissots au moins aussi surdimensionnés que leur monture. Le parcours est balisé, ça trace, y compris boulevard de Clichy où je prends un petit 58 km/h ! Grisé par la vitesse, je déchante un peu dans le Bois de Boulogne où les virages en épingle cassent ma moyenne. Je les trouve parfois dangereux. D’ailleurs, certains en font les frais, avec de lourdes chutes. Je me ravitaille avec mes barres énergétiques, puisque c’est la seule épreuve où l’on peut consommer du solide. Je perds toujours des places, mais mon vélo Trek ultra léger tout en carbone me sauve la mise. Enfin, ça, c’est ma pensée positive en pleine course ! Je trace tout ce que je peux, en prenant parfois la roue de certains, puisque le drafting (quand on prend « l’aspi ») est autorisé sur le Garmin Triathlon de Paris. Sur les quais de Seine, sans ombre, la chaleur devient perceptible, même avec le vent. Je termine en 1H15, un temps plutôt correct, étant donné ma non préparation et mon niveau ! Néanmoins, je perds deux minutes dans l’aire de transition au Champ-de-Mars, en empruntant la mauvaise voie indiquée par un bénévole qui me crie « mais non, faut aller au fond ». Note pour plus tard : toujours se fier à son intuition.

Run

© C. Guiard

 En théorie : deux boucles, une grosse de 6 km, une petite de 4 km. On longe les quais de Seine, deux ravitos, ça devrait aller. Des 10 km, j’en ai fait une dizaine. Toujours en moins de 45 minutes. Mais, ça, c’était avant. Avant le Garmin Triathlon de Paris.

 En vrai : no pain, no gain. Je pars avec une gorgée de boisson énergétique en aire de transition pour me lancer sur la ligne droite. Elle sera longue et entrecoupée de marche et de course. Il fait chaud, très chaud. Je m’arrête à chaque ravito pour boire, m’asperger d’eau. Rien à faire, les jambes ne répondent plus. Tout donné dans le vélo. Je me fais doubler, encore et encore. Mes co-équipiers de la team Compex me doublent un à un. Vers le 6ème kilomètre, une douleur au cou-de-pied gauche (l’articulation qui relie la jambe à la cheville) me tiraille. Je m’accroche, ignorant l’info. Au 7ème kilomètre, je pense à l’abandon tellement cette douleur me cisaille le pied à chaque impact de la course. Après un torrent de tergiversations intérieures, je décide de continuer, en ménageant l’allure : en marchant, donc. Mais attention, en marche rapide façon 7/8 km/h. Plus d’impacts de foulée, je n’ai plus mal. Je termine en serrant les dents, surtout que le parcours fait plutôt 11 km que 10 ! La foule, aux abords du stade Emile Anthoine, s’embrase : « Hey, un marcheur ! Regardez le marcheur, bravo le marcheur ! ». S’ils savaient pourquoi je marche !

© Charles Brumauld

Finish

Je franchis la ligne d’arrivée en 3 heures 07 minutes et 48 secondes et boucle mon 10 k avec 30 minutes de plus que d’habitude. J’étais parti pour donner mon max. C’est que j’ai fait.

Que je sois préparé ou non, ce type de rendez-vous est toujours un formidable boosteur d’adrénaline. Après le stress du départ, la gestion de la course prend le pas. Vous avez des multiples occasions d’exprimer vos talents sportifs mais aussi, de penser à ce qui est important dans votre vie. Pour ma part, ces « moments de vérité », je les vis souvent en pleine épreuve, lorsque je suis au bout de moi-même, où personne ne peut m’aider, me guider ou faire les choix à ma place. Franchir la ligne d’arrivée reste un moment unique, quelle que soit l’épreuve, quel que soit votre niveau.

C’est pourquoi, cher lecteur, je vous encourage à prendre part un jour à de grandes expériences sportives.

Charles Brumauld (suivez-le sur son insta ou sur sa page FB)