Comment améliorer sa descente en VTT ? – Coach Magazine France

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Envie de vous être au VTT à la rentrée ? Quoi de mieux que les conseils du champion du monde 2018 de la discipline en personne : Monsieur Amaury Pierron !

Par Fabien Menguy

Comment améliorer sa descente en VTT ?

Quels sont les pré-requis pour descendre en VTT ?

Je ne pense pas qu’il y ait vraiment de pré-requis à avoir. Il faut aimer les sensations fortes et l’adrénaline ! Ce sont, je pense, ces deux choses qui nous animent un peu tous. Avoir l’envie ! Après, tout le monde peut faire de la descente, porter ses « cojones » pour se lancer (Rires.)

Comment bien s’équiper ?

Il faut un casque intégral, un masque, des gants longs, des genouillères, des coudières, une protection dorsale, de bonnes chaussures, et il n’y a plus qu’à se lancer.

Faut-il faire le choix des suspensions ou non ?

Ah oui il vaut mieux avoir des suspensions ! Après, tu peux en faire sans, c’est sûr. Quand j’étais gamin, j’avais un vélo sans suspensions et je m’éclatais déjà. Mais c’est mieux d’en avoir, c’est plus facile avec.

Faut-il s’entraîner avant et comment ?

Si tu n’as jamais fait de VTT de descente, oui, il faut pratiquer un minimum. Et si tu n’as jamais fait de vélo et que tu veux faire tout de suite de la descente, tu risques d’avoir des petites surprises. (rires) Commence peut-être par une rando… Pour atteindre le haut niveau, là, oui, il faut un gros entraînement, comme dans tout sport. Il faut s’entraîner énormément, sinon tu es largué et tu n’avances pas. On mixe toutes sortes de vélos: du VTT, du BMX, du vélo de route. Et niveau entraînement physique, on fait du renforcement musculaire, de la muscu également, de la course à pied. Mais quel que soit le niveau, il vaut mieux avoir une bonne forme physique.

Quelle est la chose la plus difficile lorsqu’on descend en VTT ?

Ce sont les sauts, car le reste, tu peux plus ou moins le faire en roulant. Par contre quand tu n’as pas d’autres choix que de sauter, si tu ne peux pas esquiver le saut et que tu dois te lancer, oui, ça peut être chaud. Mais c’est aussi le moment où tu auras le pus d’adrénaline. Après, avec le temps, le saut, ça devient le plus facile; le plus difficile est de rouler vite, très vite à travers les racines et les pierres énormes. Une piste défoncée, oui là, c’est chaud.

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Comment gères-tu l’effort ?

C’est un effort très intense, tu ne le gères pas vraiment. Certaines pistes sont longues, en moyenne 4 minutes 30. Dans ce cas, tu essayes de partir à 90% pour terminer à 100%. D’autres par contre font 3 minutes 30, donc là tu pars à 100% et tu finis à 100% !

Est-ce que c’est dangereux et comment éviter la chute ?

Je pense que c’est dangereux, mais tous les sport le sont. On peut vite se blesser dans tous les sports, mais c’est vrai que la chute fait mal. Comment l’éviter ? Il faut bien se connaître, ne pas vouloir rouler trop vite, bien étudier la piste. Sur les compètes, les pistes changent, elles évoluent, de nouvelles pierres et racines apparaissent, donc il faut toujours rester vigilant, ne jamais rouler « au-dessus de ses pompes », comme on dit. Il faut arriver à se juger et à bien s’écouter.

Comment gère-t-on le stress éventuel ?

Ce n’est pas « éventuel », le stress en compétition est bien là. Sincèrement, je ne sais pas, c’est dur de le gérer, mais en étant positif, le stress devient bon et peut te pousser à rouler mieux.

Comment aller plus vite ?

Pour aller plus vite, on s’entraîne. On fait beaucoup de tests sur les vélos, sur le suspensions également. On essaie tout et on s’entraîne énormément. Chaque année les vélos évoluent, nos corps également, on devient aussi plus résistants à l’effort.

Qu’est-ce qui fait la différence entre un descendeur lambda et un champion comme toi ?

Ah, je ne sais pas. Il n’y en a pas trop. On s’amuse tous les deux, je pense. C’est juste que moi j’ai une équipe qui me soutient, et on travaille dur pour améliorer nos performances. Le descendeur lambda, lui, va juste chercher le plaisir sans vouloir forcément aller vite. Après si tu es compétiteur, tu feras toujours tout pour aller plus vite.

Quels conseils donnerais-tu pour des descentes en VTT éco-responsables ?

Il y a des sports comme la moto d’enduro où le tear-off est désormais interdit (un système de film plastique sur le masque qu’on retire dès que la visière est recouverte de boue, ndlr). Nous, en VTT c’est encore autorisé. Le tear-off, tu tires un film, et avec le vent, il ne sera peut être jamais ramassé. Ne roulez pas avec ! Préférez le roll-off, où le film plastique se réenroule. Et surtout ne jetez rien dans la nature. C’est notre terrain de jeu, on doit être reconnaissant avec ce terrain !