Comment choisir vos running ? – Coach Magazine France

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Crédits : Ingimage

Que vous soyez un joggeur du dimanche ou un adepte de l’asphalte, il est difficile d’acquérir une bonne paire de baskets pour courir. Voici quelques conseils poir trouver chaussure à votre pied. Par Clarisse Nénard

Impossible d’être hyperpointu quant au choix d’une paire de running. « Toutefois, des bases sont à connaître » affirme Christophe Salamon ; podologue à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), ainsi qu’à la Fédération française de tennis. « La première est d’éviter les chaussures de compétition. Pour une pointure 41, toutes celles pesant entre 150 et 250 grammes sont à proscrire. Elles sont tellement légères que vous n’avez aucun maintien latéral. Quant à leur amorti, vu leur finesse, vous vous cassez le dos. C’est comme si vous faisiez un Paris-Nice dans une ancienne Mini Austin. Hélas, la mode est au minimalisme. »

L’onde de choc provoquée à chaque foulée peut atteindre de deux à trois fois votre poids. « Un footing
de 10 kilomètres équivaut à 20 000 vibrations. Vous vous prenez ainsi 10 tonnes. »
 De mauvaises baskets entraînent des problèmes de dos, des périostites, des tendinites au niveau de la cheville ou du genou. Le syndrome
 du tenseur fascia lata (TFL), appelé aussi
« syndrome de l’essuie-glace », est 
une pathologie fréquente chez les coureurs.

INTERPRÉTEZ LES TESTS SUR TAPIS 
AVEC PRÉCAUTION


Aujourd’hui, la grande mode est de filmer les personnes sur un tapis de course pendant
 deux minutes. Ces tests sont peu fiables. « Il faut 30 heures d’apprentissage pour commencer à s’habituer et à courir naturellement sur un tapis. Sans compter qu’il faut entre 15 et 20 minutes pour se détendre et avoir ses vrais appuis. Et dès que vous regardez quelqu’un courir, il fait attention. À l’INSEP, nous avons placé une caméra sur une piste d’athlétisme et nous avons remarqué que tous les athlètes se redressaient en passant devant. » 

PRENEZ CERTAINS CRITÈRES EN COMPTE

Nous avons tous notre propre façon de courir. « Le choix dépend du groupe de pied auquel
vous appartenez, explique Christophe Salamon. Nous attaquons tous en postéro-externe. Le pied se déroule de l’arrière vers l’avant et de l’extérieur
vers l’intérieur, pour finir sur le gros orteil.
D’où une pronation fréquente. Et lorsque vous
êtes en surcharge pondérale, vous accentuez
 ce mouvement. C’est pour cela qu’il n’existe pas de chaussure antisupination qui empêche le pied d’aller vers l’extérieur. »

À quelle catégorie appartenez-vous ? Pour le savoir, examinez vos chaussures. Posez-les à plat et observez-les par-derrière.
Si l’axe de la chaussure reste droit et que l’usure
 de la semelle est uniforme, vous faites partie des 40 % d’individus possédant un pied universel (type « normal »). Si la semelle est usée vers l’intérieur, vous êtes pronateur (vous prenez appui sur l’intérieur de votre pied), comme 50 % de la population. Si la semelle est usée vers l’extérieur, vous appartenez aux 10 % de supinateurs (qui prennent appui sur l’extérieur du pied).

Autre élément important : le poids. « Si vous pesez plus de 80 kg et courez avec le pied dans l’axe ou vers l’intérieur, prenez un modèle avec un contrôle antipronation. Le poids engendre naturellement une pronation. Si vous faites partie des poids légers ou supinateurs, optez pour des modèles universels. »

MISEZ SUR LE CONFORT

« La première chose que je conseille aux patients, c’est de se sentir bien dans leurs chaussures. Prenez votre temps, essayez quatre ou cinq marques.
 N’en testez pas dix, vous seriez perdu. Allez plutôt dans les boutiques spécialisées où vous pourrez faire quelques pas dans la rue. Le choix est très subjectif : c’est une question de sensations personnelles. » Entre les technologies Wave de Mizuno, GEL d’Asics et Air Max de Nike, que choisir ? « Comme les fabricants ne cessent d’innover, il est difficile de savoir quelle est la meilleure. Revenez donc aux bases et aux modèles lourds. Au moins, ils vous protègent. Pour une pointure 41, prenez au moins du 330 grammes. »

Côté stabilité ? « Dans ce domaine, certaines chaussures de jogging sont devenues des gadgets. Certes, le look des Prophecy de Mizuno ou des Nike Shox sont sympa. Mais elles peuvent entraîner des problèmes d’instabilité et provoquer des entorses. Quant aux ClimaCool d’Adidas, elles sont faites pour les pieds qui chauffent, une pathologie peu fréquente chez les joggeurs. Vous marchez dans une flaque, l’eau pénètre. Résultats : ampoules et mycoses. » Attention aussi à certains détails comme les coutures, surtout si vous avez des hallux valgus. « Optez pour des New Balance ou des Mizuno, elles ont deux largeurs d’avant-pied. »